jeudi 21 mai 2020

A COEUR OUVERT, notre roman




Voilà, ça y est, il sort, c'est imminent!!
Il a été retardé, évidemment, mais il arrive début juin, notre roman choral à Elisabeth Benoît-Morelli et moi-même.
A COEUR OUVERT aux Editions Courtes et Longues
(magnifique couverture de Germain Barthélémy)



Pour fêter ça, nous avons eu l'idée de faire une petite interview, de nous deux. Un peu de lecture?
Allez Zou!


- Comment vas-tu ?

EBM :En ce moment, je vais à surtout à pied. Et tout cas j'essaie. Je travaille depuis quelques temps à la maison, comme beaucoup de gens. Mon périmètre s'est rétréci et se parcourt facilement à pinces. Heureusement, au bord du chemin, il y a des arbres, des oiseaux, des fleurs, des insectes, et parfois des gens aussi. Heureusement.

MFZ : Ma foi, pas trop mal. Pourvu que ça dure.
 

- Où vous êtes-nous rencontrées ?

EBM :Marie-France et moi, nous nous sommes rencontrées dans une librairie. Ça ne s'invente pas ! Elle s'appelle « Les belles pages » et se trouve rue du Bon-Secours à Murat, dans le Cantal. Marie-France avait à l'époque déjà publié des albums pour la jeunesse. Quant à moi, je bloguais, sous le pseudonyme de Za, avec un Cabas.

MFZ : Je sortais de chez le coiffeur, j’avais BESOIN d’un livre (!!) Je suis allée aux Belles Pages, le libraire nous a présentées, et on s’est entendues comme larrons en foire. D’emblée. En plus je lisais le cabas de Za !!

EBM : Preuve de bon goût. Et sinon, ça se dit larronnes ?

- D'où te vient le goût de la lecture ? De l'écriture ?

EBM :Je suis enfant unique. La lecture est souvent un passage obligé des enfants uniques. Je n'ai pas dit solitaire, attention. Mais les livres sont les parfaits compagnons des longs étés à l'ennui incomparable. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main, sans hiérarchie. J'ai l'impression d'avoir toujours lu. 
EBM lisant ce qui lui tombe sous la main

Mes débuts dans l'écriture sont précisément datables : l'année de sixième. Une fois par semaine ou moins, je ne sais plus, la classe était partagée en groupes. Ma professeure de Français, Monique Vallat à Apt, grâce lui soit éternellement rendue, avait conçu le projet de faire écrire à chacun des élèves son propre roman. J'ai conservé le cahier. Il y était question d'une amitié impossible entre un jeune Gaulois et un jeune Romain. Je n'ai plus jamais arrêté depuis : journal intime, fanfictions, blog...

MFZ : Le goût de la lecture est venu comme une conquête. On ne me lisait pas d’histoires, ça se faisait pas trop. Le jour où j’ai fini mon premier « Oui-Oui » je me suis sentie libre et indépendante (et sacrément fière). Je suis en CP et je peux lire ce que je veux !!La classe.
MFZ en CE1 ou CE2

Avant l’écriture il y a le goût de raconter des histoires : en faisant des petites mises en scène de théâtre pour un public de cousines, les déclamations de poésie en classe. L’oralité et le récit sont très présents bien avant l’écriture. J’ai voulu raconter en dessinant d’abord (une BD que j’ai jetée, il y avait un crocodile, un gorille et un serpent…). Et puis la littérature et l’écriture au Lycée, mais pas un journal intime : des débuts de roman.

- Qu'est-ce qui t'embarque dans un livre, te fait vibrer ?  A quoi es-tu sensible ?

EBM :Chez moi, le diagnostic, irrévocable, se pose à la page 50. Je continue ou pas. Lorsque je n'ai pas vu passer la page 50, c'est bon signe. Lorsque je la guette, c'est que c'est mal parti. Ce qui fait que ma lecture va couler jusqu'à la fin, c'est avant tout un univers, une façon de prendre le lecteur par la main, de l'égarer. Et puis le style évidemment, l'auteur qui ne se regarde pas écrire, qui va à la simplicité – cette simplicité qui est souvent le fruit d'un implacable travail d'élagage.

MFZ : En tout premier c’est la langue. Je n’arrive pas à dire « le style ». Un style c’est déjà une fabrication, une posture. La langue c’est plus brut, primaire. C’est le souffle. Ça se fabrique pas, c’est là ou pas. Ensuite viennent l’histoire et les personnages. Et ce qui me touche particulièrement dans les histoires ce sont les détails, le petit truc qu’on n’avait pas vu et qui fait tout basculer. Dans Harry Potter par exemple, il y a le combat de Harry contre les forces du mal tout ça tout ça… ( att’ation divulgâchis …) mais ce qui fait tout basculer, pour moi,  c’est quand Harry sauve Drago. Ainsi il se trouve, à son tour, épargné par la mère de Drago. Petite bascule minuscule.

- Quel est ton dernier coup de cœur en littérature ?

EBM : Sans hésitation, Le royaume de Pierre d'Angle de Pascale Quiviger (Rouergue). Trois premiers lourds (500 pages chacun) et beaux volumes sont déjà parus, le quatrième est prévu pour l'automne. Cette auteure québécoise m'épate au plus haut point. Humour, aventure, suspens, des personnages hauts en couleurs et un style limpide, direct, inventif. Un plaisir de chaque page.

MFZ :  « Celui qui savait la langue des serpents » dont j’ai parlé il y a peu dans mon blog. Super spèïce !! J’ai adoré. Il me tarde de lire « le Royaume de Pierre d’Angle » !!!! Je me suis procuré la série suite au conseil de Za. Confiance absolue !


- Venons-en à ce qui nous occupe aujourd'hui : la sortie de notre roman à nous, A cœur ouvert, aux Editions Courtes et longues. Quel effet ça fait, de l'avoir entre les mains, ce livre-là ?

EBM :La joie de le voir publié, évidemment, la satisfaction immense d'être arrivées au bout... Et puis il y a aussi le waouw ! devant la couverture de Germain Barthélémy, parfaite.

MFZ : Oui je te rejoins. La joie d’être arrivée au bout d’un processus long et riche, et cette sublime couverture !! Une joie décuplée dans ce climat d’incertitudes, de frustrations liées à la pandémie de covid, qui a tout retardé, annulé, reporté…Un jour le facteur passe avec un petit paquet et baoum feu d’artifice. Mon Cœur Ouvert.

- Mais qu'est-ce qui t'as pris d'écrire ce genre d'histoire ?

EBM :D'abord je ne suis pas entièrement responsable ! Il y a eu une sorte d'émulation à distance avec Marie-France. Il fallait que chacune donne envie à l'autre de continuer l'histoire. La fantaisie s'est vite installée. Je pense qu'on avait envie de s'étonner, de s'amuser. Puis on s 'est prises au jeu. C'est aussi un peu la faute des personnages. Ils nous ont tout naturellement portés vers une sorte de folie qui leur était propre.

MFZ : D’abord je ne suis pas entièrement responsable ! Il y a eu une sorte de jubilation avec Elisabeth. C’est parti comme un jeu, je me rappelle avoir attendu avec impatience les réponses-suite de Za. Les personnages se sont incarnés avant l’histoire, il a bien fallu à un moment donné, mettre de l’ordre à ce récit, faire concorder les lieux, les temps pour que l’histoire existe.

- Quel personnage te ressemble le plus dans ce livre et pourquoi ?

EBM : Mais le corbeau ! Je l'aime mon Odilon ! (S'il m'entendait...) Amoureux des mots, observateur de la nature humaine, moqueur aussi. J'avoue.
MFZ : Je crois que c’est Boris. Je sais pas comment dire, il a un petit côté ronchon mais « il y va » quand même. Il va pester après Odilon, mais il se fait quand même du mouron pour lui. Il y a une tendresse chez lui derrière ses airs bourrus. Il a une petite fleur bleue contondante.
EBM : Une petite fleur bleue contondante...

- Est-ce qu'il existe des références pour toi derrière ce texte, des lieux, des personnes, des sources d'inspiration ?

EBM : Odilon tient son nom d'un dessin d'Odilon Redon, par exemple.
Odilon Rdeon, un corbeau

 Chilpéric, lui, vient tout droit d'une chanson de Ricet Barrier (la voix des Barbapapas). Les lieux sont arrivés tout seuls mais, à un moment, on s'est aperçues, avec Marie-France, qu'on parlait pratiquement du même endroit, cette espèce de no man's land dans lequel se jette le Rhône, une terrre qui nous est chère.

Plage des Saintes-Marie-de-la-mer 2017
MFZ : Ah tiens ? je savais pas pour les Barbapapas, enfin pour Chilpéric. On a raison de s’interviewer.  Oui on a longé le Rhône et on a fini en Camargue en connexion mentale pure !
Port-Saint-Louis -du-Rhône
 Il y a plein de petites allusions à Pagnol, notamment la trilogie Marius-Fanny-César. On est fans ! Pour moi Boris, c’est en référence à Boris Cyrulnik, que j’aime,  d’où le nom avec des « k » et « y » aussi.

 - Qu'as-tu appris de ton métier d'auteure lors de l'écriture de ce livre?

EBM : L'échange de texte avec ma co-auteure, au début spontané, s'est peu à peu mué en véritable processus d'écriture. La réécriture a été un chemin plus long, plus difficile, et beaucoup plus formateur. Notre éditeur, Jean Poderos, nous a accompagnées à chaque étape, patiemment, précisément. Le roman a changé de forme, des articulations ont apparu. Il est arrivé un moment où nos écritures se sont mêlées, au point de ne plus savoir parfois qui avait écrit quoi.

MFZ :Ah oui, sans Jean Poderos, nous  n’aurions pas finalisé ce livre. Il a su avoir une vision pour cette histoire. Sans intervenir sur le propos, il a su nous faire faire les changements qui ont donné du mouvement et dirai-je, l’envol nécessaire (huhu !) Un gros gros boulot ! Merci !
Dans les échanges avec Elisabeth c’était sympa et inattendu au début de continuer le personnage commencé par l’autre. C’était pas tracé à la règle. Jubilatoire.
De mon métier d’auteure j’ai appris la table de travail, la relecture.
De mon écriture j’ai repéré les petits défauts, les « mais » et les « alors » tous pourris parsemés partout,  mes petites scories personnelles, mes répétitions, mes répétitions, mes répétitions, mes répétitions (huhu derechef). Je les vois mieux aujourd’hui.
Mon écriture s’est musclé les biceps.

- C'est quand qu'on s'y remet ?

EBM :T'as un truc prévu, ce week-end ?

MFZ : Oui je couds des masques. Hahaha. En vrai j’ai besoin d’un petit temps de « rien » et puis zou ! On part taquiner les muses !

- Il parlera de quoi notre prochain roman ?

EBM :On dirait qu'il y aurait des bestioles, un peu bizarres, forcément. Qu'est-ce que tu en penses ?

MFZ : Absolument ! Ce serait une amitié impossible entre un Gaulois et un Romain. Avec un gorille, un crocodile et un serpent. Rooo j’ai plein d’idées !!

EBM : Faut qu'on discute. T'es sûre, pour le serpent ?

MFZ : Pour le coup, je ne suis sûre que du serpent (brrr..) Oui faut qu’on discute.



 
MFZ et EBM, women in Black, tsé.










































                 
Bientôt un concours pour gagner un exemplaire de "A COEUR OUVERT"

dimanche 10 mai 2020

JOUR 8: PLEIN DE LIVRES !!!

Peu de livres peuvent prétendre être dans mon top 10. Quand les livres y sont, ils y sont pour longtemps.
Pour ces livres, lus il y a longtemps (pour la plupart), il ne me reste que des impressions, des personnages, et le sentiment qu'ils sont venus m'apprendre quelque chose sur la vie, sur moi, sur l'écriture...etc.
Ces livres m'ont changée un peu, chaque fois: ils m'ont bousculée, appris, consolée.
Comme des amis. Des vrais.

Il y a par contre, plein d'autres livres, ou d'auteurs, ou d’œuvres complètes qui sont très très proches de mon top 10 et que j'ai eu plaisir à côtoyer, et même à rencontrer. Mes indispensables, mes précieuses pépites.

Alors ce post, c'est un bouquet, en guise de feu d'artifice.

Et si je peux vous donner envie de les lire, de les acheter, ben allez, c'est le moment.
(Il y en a plein, il y en a trop, je vais en oublier mais...) il y a:


TOUS LES THORGAL
Thorgal Tome 5 - Au-Delà Des Ombres
Mais parmi tous les Thorgal, celui-là "au-delà des ombres". Celui par lequel j'ai découvert la série. Mythologie nordique qui a sans doute un peu façonné mon imaginaire. C'est compliqué de se lancer dans une série qui compte des dizaines de bouquins. Moi j'ai commencé et suivi au fur et à mesure les publications.
Il y a quelques livres qui peuvent se lire en One Shot. Celui-à par exemple ( même si ce n'en est pas un). Il y a Alinoé (hyper flippant), le maitre des montagnes, l'enfant des étoiles...


TOUS LES BOTTERO (Pierre BOTTERO)


Mais aussi, "la quête d'Ewilan", "L'autre". Un conteur hors pair. Des livres-voyage-quête vraiment chouettes.


TOUS LES MOURLEVAT (Jean-Claude Mourlevat)


De "Terrienne" (lu en apnée) au "chagrin du roi mort" et "la ballade de Cornebique" (lus pendant le confinement). "Le combat d'hiver", "la rivière à l'envers", "jefferson", "l'enfant Océan". TOUT!!!
C'était assez dur d'en mettre un seul dans mon top 10. TERRIENNE peut-être. Rolala trop dur de choisir.
Une plume drôle, intense propice au voyage aussi. Vraiment beaux ces livres!!



Anne-Laure Bondoux


 Ce livre est une merveille , digne de René Barjavel!!!!!!) très beau, magnifique imaginaire. Dévoré en deux jours. Anne-Laure Bondoux a d'ailleurs écrit avec JC Mourlevat  le très joli "et je danse aussi" ( allez, allez et on le lit aussi).



TOUS LES SANTINI (Bertrand Santini)









Basique, incontournable!
"Comment j'ai raté ma vie", "Hugo de la nuit" tous les GURTY.
En ce moment, je suis dans "Miss Pook et les enfants de la lune".
C'est une plume sensible, intelligente, aiguisée. Bertrand Santini explore le fond de l'âme humaine sans détour, il passe un peu par la mort pour parler de la vie par exemple. Voilà un auteur qui peut parler de tout. Du grand art!


 Ayroles et maiorana/BD


Image du produit : Garulfo Tome 6 - La Belle Et Les Bêtes
 HOP: arrêt OBLIGATOIRE! 6 tomes complètement hilarants!beaux!


Séverine Vidal



 Ce livre est dans mon coeur. Touché! bim! Il y a quelque chose de pur dans les personnages, et cette mère...
léger et profond. Un petit bijou.


Et puis tous les Pagnol, et puis Christian Bobin, Marie-Sabine Roger, 
AAAAhlalaaaaaaa la liste de ceux que j'oublie!!!!!!!!!!!!


Et vous c'est quoi vos pépites???