mercredi 12 avril 2023

UNE VIE DE CON

 

"A toi qui liras cette histoire,

Sache qu’on débarque sur Terre sans rien avoir demandé, on tombe là où on tombe, avec des gens qui sont…ceux qu’ils sont. Et puis on fait avec, pas le choix. Moi j’ai atterri à Paris juste après la guerre dans une famille très agitée.

Imagine un bateau, un immense bateau pris dans une tempête, ça soulève, ça tombe, ça cogne. T’as pas le temps de savoir ce qui t’arrive, tu sais juste qu’il faut t’accrocher, que t’as pas de bouée. Alors tu t’accroches à tout ce qui passe, les cordages, le mât, les rebords.

On ne sait pas que le calme existe, que les tempêtes s’apaisent, que les croisières sont possibles. Du coup, on ne peut pas en rêver. Tout va trop vite, pas le temps, pas la place."


"Parfois je me fais l’effet d’un vieux con nostalgique. Mais c’est comme ça. A l’âge que j’ai, j’ai le cœur qui déborde de souvenirs. Alors j’ai décidé que j’allais les écrire. Tout écrire ! Tout et même un peu plus.

Je veux raconter mes conneries de vieux loup de mer. J’ai envie d’expliquer la houle, la route que j’ai tracée sur les océans de ma vie, les noms des poissons découverts en chemin, l’art des nœuds, le nom des voiles. Tout ce qui peut servir dans le voyage, que l’on apprend durement, tout ce qu’on ne nous dit pas, l’essentiel, comme lire sa route dans les étoiles." 



"J’ai rencontré Jean-Claude, simplement. 
En répondant à l’annonce qu’il avait déposée dans un espace dédié aux « jobs d’été » de mon village. L’annonce disait « m’aider à écrire mon roman » (surligné en jaune) puis « taper le texte, orthographe ». Cette annonce me plait. Me titille, m’amuse. Un sentiment s’invite, d’une toute petite voix"

  
                                                              ***

S'en suivra une année d'écriture, un apprivoisement mutuel, une rencontre.

C'est un roman qui se cherche d'abord un style. Roman? Témoignage? Récit de vie? Presque tout à la fois. et puis ce livre a fini par trouver son souffle, son rythme.

J'ai trouvé bien plus qu'une aventure d'écriture. Il y a eu des émotions, des remises en cause et une certaine urgence à poser des mots sur la vie de Jean-Claude Magne.
Il a raconté, j'ai écrit.
                       Inventé, brodé.
Qu'est-ce qu'on a ri!

J'aurais aimé prendre le temps du retravail, avec le soutien d'un éditeur, mais l'urgence s'est à nouveau invitée. Il se trouve que nous avons souhaité tenir ce livre dans nos mains, maintenant.
L'aventure éditoriale reste possible, mais voilà, j'ai fait imprimer ce livre en autoédition, pour lui et pour moi. 


Ce livre unique, imparfait, tout cabossé, un peu foutrac, bordélique, n'est pas à vendre. 
C'est un feu de joie.
Une fontaine d'eau vive.
Un souvenir et un projet en devenir.

Je l'ai reçu aujourd'hui.
Je le donnerai à Jean-Claude samedi.
Il me tarde.

Peinture de couverture de JC Magne