Je vais vous raconter mon tout premier salon de livre jeunesse, il y a
tout juste…un an et des poussières.
Alors, oui, ça date un peu.
C’est que…depuis
… j’ai été enlevée par des marmottes terroristes qui réclamaient plus
de réseau wifi dans les terriers, et plus d’heures de sommeil reconnues
syndicalement par le DODDOS (Délégation d’Optimisation et de Déploiement des
Disciples d’Orphée pour le Sommeil). Enfin délivrée par un gang d’écologistes sauvages
à poils longs des montagnes, qui pensaient que j’étais recyclable et
rechargeable à l’énergie solaire (alors que quand on me connait un peu, on sait
que je carbure uniquement à l’Haribo-pétrochimique…) je fus soudainement et
sans raison livrée à la torture. On me mit dans un seau, où je fus piétinée par
un troupeau de poneys
roses à paillettes et aussi dans une classe de maternelle pour que je fasse une
intervention scolaire. Pendant ma captivité je fus obligée de manger sans gluten
et sans produit laitiers. Je partageais un moment ma cellule avec un membre actif
du FLNJ (mais siiii, ceux qui volent les nains de jardin, là) j’en profitais
pour lui demander pourquoi qu’il volait des nains de jardin. Il m’a dit que
c’est parce qu’on l’avait obligé. Bon.
Il m’a raconté comment la nuit,
dans la forêt il libérait les nains, et comment ils gambadaient en retrouvant
leur liberté, - ça m’a fait rêver ces récits de liberté- il m’a même appris quelques chants orduriers
qu’il a surpris en laissant trainer ses oreilles auprès des nains fraichement
libérés (y’en a un qui parle de la quéquette à Jésus-Christ ...haha).Mais
je m’égare.
Comme mes bourreaux avaient oublié la raison pour laquelle ils me
torturaient, ils me délivrèrent sans plus d’explication. Sonnée et quelque peu
désorientée par le genre humain, j’entrepris de mener une vie d’ascète (bien
garnie, boarf oui bon, je sais elle est facile, et à la fois, comment ne pas la
faire chaque fois ?). Je refusais
alors tout contact avec le monde, et je le criais bien fort sur mes réseaux
sociaux, en m’engageant contre le mal, les méchants et contre la guerre aussi.
Jusqu’au moment où, torture extrême, on me priva de ma connexion. Depuis je
boude et j’attends des jours meilleurs, où je pourrais, alors « cliquer
sur j’aime » autant de fois que je le veux et même si j’aime pas, juste
pour « cliquer sur j’aime ».…mon année fut chargée.
BREF !
Il n’en reste pas moins que j’ai fait de biens jolies rencontres au
Salon Départemental du Livre Jeunesse du Cantal, à Pierrefort en Mai et Juin 2013.
J’ai essentiellement rencontré…des livres. Et leurs créateurs.
Tout d’abord :
Après l’avoir lu et contemplé des heures, j’ai exposé ce livre contre
un mur triste de chez moi, et il m’a fait une fenêtre. Une fenêtre ouverte sur
un ciel bleu, qui m’a fait beaucoup de bien.
Ils sont seuls. Chacun. L’un en
haut sur un nuage, l’autre en bas sur une sorte d’île. Entre les deux une
hirondelle.
Il y est question de rencontre. Mais OUI ! C’est LE thème de ce
post, on est en plein dedans j’vous dis.
« A l’heure où le soleil
apparaissait et s’épanouissait, personne.
Lorsque le vent balayait le petit morceau de
terre, personne.
Et plus tard, quand ciel et mer se
confondaient, toujours personne. »
Celui d’en haut pêche à la ligne dans l’océan, en bas (faut bien
manger)…
Celui d’en bas accroche des bidules à l’hameçon, comme ça, pour voir.
Tiens…Cela est bien intrigant pour celui du haut et celui du bas.
Puis, un jour, il n’y eu plus d’objet à accrocher.
Alors que croyez-vous qu’il fît celui du bas ?
Le texte est très beau, on s’y laisse porter comme sur le nuage. Les
illustrations sont magnifiques (magnifiquement bleues notamment), on s’y laisse
flotter comme sur cette eau calme. Le tout bercé par la brise légère de la
folie douce de ces deux bonhommes.
Un régal que ce livre ! Je suis bien contente de l’avoir
rencontré.
Anne-Fleur et Thibault sont deux personnes délicieuses et fort
sympathiques que je serai ravie de revoir à nouveau.
Ah et puis aussi : faites attention avec la pêche à la ligne.
C’est une activité qui peut s’avérer très surprenante. Ne prenez surtout pas
cette activité à la légère.
Ensuite,
LES LETTRES DE L’OURSE de MarieCaudry et Gauthier David aux Ed : Autrement
Gros coup de foudre pour ce livre !
Eux, ils se sont déjà rencontrés puisqu’ils s’aiment. Elle c’est une
Ourse et lui c’est un Oiseau. Qui a dit qu’une Ourse et qu’un Oiseau n’étaient
pas faits pour s’aimer ? Il est loin, pour cause de migration, et elle
part le rejoindre. Ce livre est son carnet de voyage, elle lui écrit son
chemin, ce qu’elle voit, ce qu’elle imagine, elle est toujours avec lui par ses
mots.
« Cher oiseau
Je dois encore traverser la mer.
J’ai taillé un tronc d’arbre qui me servira de barque. Mais les courants sont
trop forts pour que je parte ce soir.
Je suis heureuse, si heureuse.
Demain, je serai dans tes bras.
Ton Ourse. »
C’est pas bien évident de chroniquer…il ne me vient que des
« wouaouh » et des « pfiou », comment parler des vrais
trésors ?
Les images sont simples, elles sont douces et confortables (et
magnifiquement vertes), on peut s’y installer les yeux un moment, elles nous
emportent en migration avec l’Ourse.
Le texte touche à l’intime, du coup les mots vont droit dans le
cœur ! Boum ! Comme ça, direct !
C’est une merveille ce livre. C’est beau d’une beauté qui touche l’âme
(la mienne en tout cas).
Voilà c’est tout.
C’est un livre que l’on rencontre.
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Un classique. Un bijou.
C’est un lapin qui veut un ami exactement comme lui (ben oui, c’est
plus pratique pour se comprendre). C’est un loup qui veut un ami différent pour
l’aimer d’une façon…peu banale (ben oui, c’est plus pratique pour échanger)…
Ami-Ami-AMIAMiaMiam…oui, hein ?ça se prononce pareil…
Ou comment l’on peut aimer l’autre de tellement de façons différentes.
Le texte de Rascal s'égrène gentiment selon une musique bien cadencée: une fois on plonge dans les pensées du loup, une autre fois dans celles du lapin. Les images de Stéphane Girel sont
simples et inquiétantes, il y a comme une ombre…derrière, dessous, autour,
entre, contre…une ambiance de suspens, là, tapie. Quelque chose de louche se
trame, c’est sûr.
Oui, mais quoi ?
Dans sa grande maison noire
le grand méchant loup se disait chaque soir:
"le jour où j'aurai un ami,
je l'aimerai immensément!"
Le lapin a l’air trop poli pour
être honnête, trop blanc, trop pur. Le loup est vraiment vraiment noir et
inquiétant…les rôles sont-ils si définis ? Vont-ils se rencontrer? Le lapin va -t-il se faire bouffer? A moins que ce ne soit l'inverse? Tout est possible, le décor est posé, les personnages bien campés...l'histoire, faut l'imaginer!
Je l’ai trouvé profond et passionnant, sensible et lumineux (avec quand
même des côtés un peu « dark »), subtilement dérangeant, et délicieusement
troublant.
Tout ça à la fois !
J’ai rencontré Stéphane dans l’école où nous intervenions avec Nathalie Minne et Gwen Keraval.
Que de chouettes moments ! Où l’on peut au cours d’un court week-end échanger entre auteurs-illustrateurs un peu pareils et un peu différents avec cette impression délicieuse, pour moi, d’être dans la cour des grands.
C’était mon tout premier salon jeunesse (ça méritait bien un post de 8 km!!), j’espère vivement en faire
d’autres (...des salons, des rencontres et des posts)
…et vous revoir tous et toutes.
Poutoux !