dimanche 5 octobre 2014

RENCONTRE...s


Je vais vous raconter mon tout premier salon de livre jeunesse, il y a tout juste…un an et des poussières.

Alors, oui, ça date un peu.

C’est que…depuis

… j’ai été enlevée par des marmottes terroristes qui réclamaient plus de réseau wifi dans les terriers, et plus d’heures de sommeil reconnues syndicalement par le DODDOS (Délégation d’Optimisation et de Déploiement des Disciples d’Orphée pour le Sommeil). Enfin délivrée par un gang d’écologistes sauvages à poils longs des montagnes, qui pensaient que j’étais recyclable et rechargeable à l’énergie solaire (alors que quand on me connait un peu, on sait que je carbure uniquement à l’Haribo-pétrochimique…) je fus soudainement et sans raison livrée à la torture. On me mit dans un seau, où je fus piétinée par un troupeau de poneys roses à paillettes et aussi dans une classe de maternelle pour que je fasse une intervention scolaire. Pendant ma captivité je fus obligée de manger sans gluten et sans produit laitiers. Je partageais un moment ma cellule avec un membre actif du FLNJ (mais siiii, ceux qui volent les nains de jardin, là) j’en profitais pour lui demander pourquoi qu’il volait des nains de jardin. Il m’a dit que c’est parce qu’on l’avait obligé. Bon.

 Il m’a raconté comment la nuit, dans la forêt il libérait les nains, et comment ils gambadaient en retrouvant leur liberté, - ça m’a fait rêver ces récits de liberté-  il m’a même appris quelques chants orduriers qu’il a surpris en laissant trainer ses oreilles auprès des nains fraichement libérés (y’en a un qui parle de la quéquette à Jésus-Christ ...haha).Mais je m’égare.

Comme mes bourreaux avaient oublié la raison pour laquelle ils me torturaient, ils me délivrèrent sans plus d’explication. Sonnée et quelque peu désorientée par le genre humain, j’entrepris de mener une vie d’ascète (bien garnie, boarf oui bon, je sais elle est facile, et à la fois, comment ne pas la faire  chaque fois ?). Je refusais alors tout contact avec le monde, et je le criais bien fort sur mes réseaux sociaux, en m’engageant contre le mal, les méchants et contre la guerre aussi. Jusqu’au moment où, torture extrême, on me priva de ma connexion. Depuis je boude et j’attends des jours meilleurs, où je pourrais, alors « cliquer sur j’aime » autant de fois que je le veux et même si j’aime pas, juste pour « cliquer sur j’aime ».…mon année fut chargée.

 BREF !

 Il n’en reste pas moins que j’ai fait de biens jolies rencontres au Salon Départemental du Livre Jeunesse du Cantal,  à Pierrefort en Mai et Juin 2013.

J’ai essentiellement rencontré…des livres. Et leurs créateurs.
Tout d’abord :

 
LES HIRONDELLES d’Anne-Fleur Drillon et Thibault Prugne, aux  Ed. Bilboquet


Après l’avoir lu et contemplé des heures, j’ai exposé ce livre contre un mur triste de chez moi, et il m’a fait une fenêtre. Une fenêtre ouverte sur un ciel bleu, qui m’a fait beaucoup de bien.

 Ils sont seuls. Chacun. L’un en haut sur un nuage, l’autre en bas sur une sorte d’île. Entre les deux une hirondelle. 
Il y est question de rencontre. Mais OUI ! C’est LE thème de ce post, on est en plein dedans j’vous dis.

«  A l’heure où le soleil apparaissait et s’épanouissait, personne.
Lorsque le vent balayait le petit morceau de terre, personne.
Et plus tard, quand ciel et mer se confondaient, toujours personne. »

 

Celui d’en haut pêche à la ligne dans l’océan, en bas (faut bien manger)…
Celui d’en bas accroche des bidules à l’hameçon, comme ça, pour voir.
Tiens…Cela est bien intrigant pour celui du haut et celui du bas.
Puis, un jour, il n’y eu plus d’objet à accrocher.
Alors que croyez-vous qu’il fît celui du bas ?

 

 

 

Le texte est très beau, on s’y laisse porter comme sur le nuage. Les illustrations sont magnifiques (magnifiquement bleues notamment), on s’y laisse flotter comme sur cette eau calme. Le tout bercé par la brise légère de la folie douce de ces deux bonhommes.

Un régal que ce livre ! Je suis bien contente de l’avoir rencontré.

 Anne-Fleur et Thibault sont deux personnes délicieuses et fort sympathiques que je serai ravie de revoir à nouveau.

 Ah et puis aussi : faites attention avec la pêche à la ligne. C’est une activité qui peut s’avérer très surprenante. Ne prenez surtout pas cette activité à la légère.

 

 Ensuite,

LES LETTRES DE L’OURSE  de MarieCaudry et Gauthier David aux Ed : Autrement

 Gros coup de foudre pour ce livre !

D’où la question : comment en parler bien ? « Les oiseaux » de Germano Zullo et Albertine m’avait également donné du fil à retordre…

 Eux, ils se sont déjà rencontrés puisqu’ils s’aiment. Elle c’est une Ourse et lui c’est un Oiseau. Qui a dit qu’une Ourse et qu’un Oiseau n’étaient pas faits pour s’aimer ? Il est loin, pour cause de migration, et elle part le rejoindre. Ce livre est son carnet de voyage, elle lui écrit son chemin, ce qu’elle voit, ce qu’elle imagine, elle est toujours avec lui par ses mots.

« Cher oiseau

Je dois encore traverser la mer. J’ai taillé un tronc d’arbre qui me servira de barque. Mais les courants sont trop forts pour que je parte ce soir.
Je suis heureuse, si heureuse.
Demain, je serai dans  tes bras.
Ton Ourse. »


 

C’est pas bien évident de chroniquer…il ne me vient que des « wouaouh » et des « pfiou », comment parler des vrais trésors ?

Les images sont simples, elles sont douces et confortables (et magnifiquement vertes), on peut s’y installer les yeux un moment, elles nous emportent en migration avec l’Ourse.

Le texte touche à l’intime, du coup les mots vont droit dans le cœur ! Boum ! Comme ça, direct !

C’est une merveille ce livre. C’est beau d’une beauté qui touche l’âme (la mienne en tout cas).

Voilà c’est tout.

C’est un livre que l’on rencontre.

 






ZE last beute note ZE liste

AMI-AMI de Rascal et Stéphane Girel. Ed: Ecole des loisirs

 

 

Un classique. Un bijou.
C’est un lapin qui veut un ami exactement comme lui (ben oui, c’est plus pratique pour se comprendre). C’est un loup qui veut un ami différent pour l’aimer d’une façon…peu banale (ben oui, c’est plus pratique pour échanger)…

Ami-Ami-AMIAMiaMiam…oui, hein ?ça se prononce pareil…

Ou comment l’on peut aimer l’autre de tellement de façons différentes.
 

 Le texte de Rascal s'égrène gentiment selon une musique bien cadencée: une fois on plonge dans les pensées du loup, une autre fois dans celles du lapin. Les images de Stéphane Girel sont simples et inquiétantes, il y a comme une ombre…derrière, dessous, autour, entre, contre…une ambiance de suspens, là, tapie. Quelque chose de louche se trame, c’est sûr.
Oui, mais quoi ?
 
 

 
Dans sa grande maison noire
le grand méchant loup se disait chaque soir:
 "le jour où j'aurai un ami,
je l'aimerai immensément!"

 

 Le lapin a l’air trop poli pour être honnête, trop blanc, trop pur. Le loup est vraiment vraiment noir et inquiétant…les rôles sont-ils si définis ? Vont-ils se rencontrer? Le lapin va -t-il se faire bouffer? A moins que ce ne soit l'inverse? Tout est possible, le décor est posé, les personnages bien campés...l'histoire, faut l'imaginer!

Je l’ai trouvé profond et passionnant, sensible et lumineux (avec quand même des côtés un peu « dark »), subtilement dérangeant, et délicieusement troublant.

Tout ça à la fois !

 

J’ai rencontré Stéphane dans l’école où nous intervenions avec Nathalie Minne et Gwen Keraval.

Que de chouettes moments ! Où l’on peut au cours d’un court week-end échanger entre auteurs-illustrateurs un peu pareils et un peu différents avec cette impression délicieuse, pour moi, d’être dans la cour des grands.
 
C’était mon tout premier salon jeunesse (ça méritait bien un post de 8 km!!), j’espère vivement en faire d’autres (...des salons, des rencontres et des posts)

…et vous revoir tous et toutes.
                                                            Poutoux !
                    







2 commentaires:

Nancy a dit…

C'est beau, tu racontes bien Mira <3
Je te comprends, en général on n'a pas de mots pour les livres coup de cœur <3
Et puis, un an...Mieux vaut tard que jamais, non ? ^^

Marie-France Zerolo a dit…

Merci Nancy. ^^
Oui un an c'est un peu en retard mais comme ce sont essentiellement des chroniques et qu'en plus ce sont des livres intemporels, je trouvais que ça valait le coup d'en parler quand même. :-)) le temps finalement importe peu.Ouaip! Mieux vaut tard que jamais ^^